Les premiers nés : les Nei Tropei
Livre Premier - L'Aube du monde
IX
Les premiers nés
Nei Tropei, les Fils du Vent
À l'aube du premier âge mortel
Ouvert par le souffle divin
D'Aïon…
Le char solaire, en son éclat irréel,
Parcourait les plaines et les monts, en chemin
L'accompagnait Tropè, le chaud et printanier
Vent du sud…
Chevelure désordonnée sous
Sa couronne d'or, l'alizé pour éveiller
Plantes et bêtes répandait son souffle doux…
Remarquant un chêne aux branches blanchies, mortes,
Il fredonna d'étranges paroles, alors
L'arbre s'ébroua, secoua sa ramure forte,
Reprit vie, se couvrit de larges feuilles d'or.
Le riant Tropè alors un hymne chanta :
Le rutilant feuillage du chêne frémit,
Réverbérant l'ode en milliers de tintements,
Une radieuse mélodie se composa.
De notes plus belles le feuillage s'emplit,
Fut pris de nerveux et multiples tremblements.
Inquiet, le dieu se tut, lentement s'approcha
Du végétal. Dans le ramage, bien à l'abri,
De lourds et brillants fruits cuivrés si prestement
Étaient nés, mûrissaient…Et d'un coup tous s'ouvrirent
Libérant de cristallins êtres, tout en sourire,
Au teint d'or, aux longues ailes transparentes,
Voltigeant en une nuée étincelante.
Ainsi du chant d'un dieu résonnant entre les
Branches décharnées d'un vieux chêne, naquirent
Ceux que l'on nomme les «Fils du Vent», les
Neï Tropei…
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