Neoteroï Theoï
NÉOTÉROÏ THÉOÏ
De l'Énnéade engendrée par l'universel
Aïon, naquirent de nombreux autres dieux
Auxquels les peuples vouèrent nombres d'autels,
Chantèrent des odes, des hymnes mélodieux.
Khétôn et Octézara purent enfanter
Lukédes, dieu de la lumière solaire,
ses
Trois blanches sœurs : Aubè, Midia et Soriè, les
Astres accompagnant le chaud soleil l'une au
Lever, la seconde au zénith, la dernière au
Coucher ; ces sublimes sœurs, toutes trois aimées
De leur frère divin, conçurent avec lui
Les étoiles qui étincellent chaque nuit.
Ézaradan accouplée au riche Marnhar
Accoucha des dieux évergètes qui plus tard
Éduquèrent les mortels :
Torkis «forgeron
Façonnant le fer, commandant au brûlant feu» ,
Tékéus «semant le blond blé, l'orge et le son» ,
Téblôn «législateur rendant justice au mieux,
Édictant les lois et les gravant sur la terre
De son sceptre d'or et d'argent» .
Mais leur beau-père
Élézethos, ses enfants issus eux-aussi
D'Ézaradan, n'éprouvèrent pour ces trois-ci
Que haine et colère :
Warluik «le violent
Victorieux» , dieu de la chasse et de la guerre,
La sulfureuse Ivraè aux charmes troublants,
Reine du désir, de la mort ; couchant en l'aire
Du blond Kryaâd, donna le jour à moults démons :
Les Néfrits, de cruelles nymphes des plaines,
Les Orkhigs cheminant par les crêts et les monts,
Les Ackéthès vivant aux creux des grands chênes.
On dit aussi qu'elle s'unit d'amour à un bel
Elfe, un roi d'Ariendi. Warluik s'en facha,
Brisa l'union de sa sœur avec ce mortel,
Tua le souverain. Ivraè accoucha
D'un être mi-elfe, mi-cerf, et immortel,
Elle le rejeta. Pourchassé et fuyant
Les haineux Irians, en Acedron sa tutelle
Établit, ainsi naquit Kernos «le fringant» .
Britana quant à elle n'eut qu'un seul amant,
Et des plus glorieux, ce fut le maître des cieux :
Khétôn, duquel elle engendra deux descendants :
Khezb «au sceptre foudroyant» et
Warlsha aux yeux
D'azur. Le frère et la sœur s'aimant, en l'éther
S'unirent et les furieux vents engendrèrent :
Le si glacial Norus,
Edran à l'est régnant,
Le riant Tropè, et
Wésôn le rugissant.
Thal'marna à la grande tunique d'écume,
Que séduit Élézethos par ses coutumes
D'amour, s'allongea en son alcôve boisée ;
De leur union virent le jour les perfides
Élesthales qui s'emparent des naufragés,
Les gardent captifs en leurs antres fétides,
Ainsi que la dangereuse Haryethan, la «Fille
Monstre» : buste de femme, cornes de taureau,
Le bas du corps semblable à celui de l'anguille ;
Elle donnera le jour aux monstres abyssaux.
En s'unissant à Thala'an, prince des mers
Et des courants océaniques, la belle à
La tunique d'écume le fit ainsi père
De Borthal le «Souffle marin» , sonnant de sa
Conque, rassemble les troupeaux marins de ses
Parents ;
De Mélios «le magicien» à son gré
Change d'apparence : dieu, humain, elfe ailé ;
Des Ounthales, seigneurs gardiens des rivières
Et des fleuves : Irios, Drémôn et tant d'autres…
Ainsi que des secourables nymphes des mers :
Les Haryades, protégeant les ports, les côtes.
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