Helendi
Nouvelle catégorie, basée sur un projet qui dort dans des cartons depuis pas mal d'années et que régulièrement je reprends, peut être qu'un jour je me déciderai à poursuivre ces sagas écrites en prose ou en vers pour les faire publier.
Depuis bientôt 10, j'ai commencé d'écrire un ensemble de contes, de courtes nouvelles ou de poèmes consacrés à une terre légendaire, à une époque reculée, dans la veine de Tolkien, qui m'inspire beaucoup. A la différence des textes de Tolkien, je qualifierais mes textes d'antic-fantasy : on y retrouve les éléments de l'heroic-fantasy (Elfes, Dragons, Nains...) mais dans un contexte antique.
L'Oracle de Cûmes
La Sibylle de Cumes, Michel Ange, Chapelle Sixtine.
Le temps depuis si longtemps annoncé,
Par la vieille de Cûmes, en sa grotte retirée,
Est venu, ouvrant le monde à une nouvelle ère de félicité.
Des nuées, descendront alors les puissants dieux,
En la sainte cité d'Artémis, et établiront
Le règne du très Juste et très Bon,
Du Dispensateur de Béatitudes et de Joies :
Le Souverain d'Orient, vainqueur du Roi des Rois,
Celui dont la gloire retentira jusqu'au sommet des cieux.
Tout d'abord, une colonne de feu s'abattra sur
Le temple de la divine chasseresse, libérant alors
Cette farouche déesse endormie en ces murs,
Qui par les traits acérés, décochés de son arc d'or,
Transpercera les anciens maîtres de la terre,
Et enchaînés au plus profond des Enfers
Subiront à leur tour et tourments et malheurs.
Puis la terre s'entrouvrira, rendant à la vie
Les Titans et les filles d'Atlas, qui
Partant vers le nord, guerroieront, repousseront
Et enfermeront au pays de Kryos tous
Les hommes-loups, monstres si scélérats.
Venu d'Éleusis, Triptolème, de sa serpe, l'ivraie extirpera
Pour rendre la terre à nouveau féconde,
Qui balayée par son souffle si doux,
Connaîtra une naissance seconde.
Le divin époux d'Héra, le souverain du firmament,
Déchirera le ciel par le foudre, de son sceptre, jaillissant ;
Les astres alors des nuées tomberont,
Brûlant les empires, les royaumes et les trônes
Ennemis du très Juste et très Bon,
Celui qui est à la fois Dionysos, Osiris et Amôn.
Enfin vous verrez, armés et casqués, des flots
Surgir les fils de Poséïdon ; levant leurs tridents vers le ciel,
Ils ébranleront les nuées et des trombes d'eau
S'abattront sur les terres et recouvriront celles
Qui jusqu'à ces temps étaient à sec ; les heures,
Les jours passeront, et le monde peu à peu sera submergé…
Le tout puissant Zeus, voyant cela, alors usera de la Clef
Qui ouvrira grand les Portes du Levant,
Et l'égide au côté, entouré des autres dieux ses enfants,
Se prosternera aux pieds du Divin Souverain,
Celui qui est à l'origine de toute chose, le porteur du Glaive d'Airain.
Sa venue marquera la fin du règne des Olympiens,
Qui déposant leurs attributs et leurs couronnes,
Se changeront en colombes pourpres, s'envolant
Vers le vide, vers l'ancien ciel devenu néant…
Le Divin Souverain contemplera les eaux, et la nuit ;
Du fond des abysses marines, il rendra à la lumière
Les débris d'un continent jusque là englouti.
Il modèlera deux nouvelles entités : ciel et terre.
Il leur insufflera la vie, et le monde pourra renaître ;
Une nouvelle théogonie sous ses yeux se déroulera.
Lorsque ce nouvel univers de l'enfance sortira,
Il appellera à lui le plus vieux de ces dieux,
Lui remettra sa couronne, en fera le maître
De ce monde jeune et radieux.
Il lui donnera aussi, des Portes la Clef,
Et laissera cet univers seul pour une éternité.
Prologue - Un lointain passé
Un lointain passé
Le soleil sombre au delà de la Grande Plaine,
Alors les derniers faucheurs d'orge noire, prennent
Le long chemin qui dans leurs foyers les ramène ;
Tous convergent vers leur famille et leur village.
Puis au soir viendra la veillée au coin de l'âtre,
Les Anciens narrant les histoires d'autres âges :
Le temps des vastes prairies couvertes de blonds
Epis, des forêts, des grandes cités dorées
Du Vieux Monde et de sa civilisation,
De ses princes, de ses Elfes et de ses guerriers.
Défilent alors Dmégaïa, la si vaste cité agricole,
Almiti, la ville souterraine des Trolls,
Du temps des Elfes des Roches et des Forêts,
Des royaumes du nord sur lesquels ils régnaient :
A l'aube du Premier Âge, celui de l'Air,
Bien avant que les Orkhans viennent d'Outre-Mer
Que débute la longue errance des Vaels...
A l'époque où les hommes-dieux avaient des ailes...
Nés du Chaos
NÉS DU CHAOS
À l'aube des Âges il n'existait rien,
Ne régnait que l'Informe vide et inconçu,
Puis Boritzi «le Souffle de Vie» apparut
Et se prit à rêver les premiers matins.
Il dompta le Chaos, sachant ainsi créer
Voûte céleste et terre à qui il ordonna
De s'accoupler pour engendrer l'humanité.
Pourtant de ses songes aucun ne s'ébaucha...
Ciel et terre, toujours liés à nulle entité
Ne permirent de naître et de se développer.
Boritzi ordonna au ciel Upanos de
Quitter la terre pour la laisser enfanter ;
Alors Ktônia dégagée de l'étreinte de
Son époux, mis au monde quatre héritiers,
Rappelant le ciel à elle pour s'unir à
Nouveau.
Mais Boritzi, furieux plus que jamais
Voulut de l'ordre et tous deux les dissocia,
Du reste du Chaos, il créa Ezbédeth,
«Le Feu Souverain» dans lequel il s'incarna,
Éloigna le Ciel de la fertile Ktônia,
Figeant leurs fils, il en fit des piliers
Soutenant la voûte céleste loin de la
Terre.
Boritzi-Ezbédeth, au centre des
Éléments, finit son œuvre de création :
Des entrailles d'Upanos, il créa Étan,
«Le Beau Ciel» , rejetant au-delà des piliers
L'ancien Ciel déchu, nommé parfois Nuées ;
De même de Ktônia il créa Héliadan,
C'est ainsi qu'il y eut deux terres et deux cieux :
Étan, la belle Héliadan dans la lumière,
Nuées, Érébion au-delà de la barrière
Formée par les bras et les corps des quatre dieux,
Kryos, Phiruz, Élestos et Warlos, d'eux nés.
C'est ainsi que l'on conte la destinée
Des premières générations immortelles.
Adanluk
ADANLUK
Le Créateur contempla à nouveau le monde
Le grand ciel clair, Étan aux cheveux d'argent,
Et la si belle Héliadan aux larges flancs ;
L'univers entrait en sa jeunesse seconde.
Boritzi-Ezbédeth de nouveau s'inquiéta ;
Accorderait-il l'union des deux entités ?
Ce au risque de renouveler le danger
D'une terre le ciel enserrant de ses bras,
Tous deux géniteurs, donnant alors aux cieux un
Nouveau maître et ô combien plus puissant que lui.
Au-delà des limbes se rebellaient aussi
Les «Quatre Titans» ulcérés de ne faire qu'un,
Figés, et emprisonnant leurs propres parents :
Ktônia-Érébion, ainsi qu'Upanos le Grand.
Alors le Créateur, d'abord «Souffle de Vie» ,
Plus tard «Feu Souverain» , de nouveau s'incarna
Et devint Lukiwé «le Jeune Soleil» , qui
Séduisit la si belle Terre aux larges flancs.
En la couche de ce roi, la belle enfanta
Quatre filles aux blanches mains, puis un enfant
Merveilleux, plus brillant que tous les immortels
Nés jusqu'alors, appelé «Aïon l'Éternel» .
Étan, beau ciel à la chevelure d'argent,
Resta donc seul, loin d'Héliadan, obéissant
Aux lois de Lukiwé, craignant ses châtiments.
Les enfants de
Aïon assistant son père apprit la magie,
Du Ciel il reçut un diadème étincelant ;
Ses quatre sœurs divines apprirent de leur
Mère
Des figurines de glaise, le Roi pour leur
Plus grande joie, la vie voulut y insuffler :
De ces jeux d'enfants naquirent les animaux.
Héliadan, pour tous ces êtres, les bras
Étendus et ouverts, créa et multiplia
Les feuillus arbres et tant d'autres végétaux.
Ainsi s'acheva le Second Âge de l'Ère
Des Dieux : «Adanluk» , lorsque brillait la «Lumière
De Fertilité» .
S'ouvre alors l'Âge Tertiaire :
«Kryereb» , contant la révolte d'Érébion,
La colère d'Upanos, et la filiation
Des projets de Lukiwè par son fils Aïon.
Kryereb
KRYEREB
Puis vint le temps, alors qu'arbres, bêtes croissaient,
Que régnait la paix en la divine lumière,
Où les Titans brisèrent leurs lourdes chaînes,
Et le cœur tout plein de colère et de haines,
Marchèrent contre Lukiwè et ses bienfaits :
Forêts, animaux, il ne resta que poussière ;
Sous leurs pas si pesants s'effondrèrent les monts.
Le Créateur s'arma de feu et de gloire et
Partit en guerre, laissant à son fils Aïon
Cet héritage : le monde et ses destinées.
Érébion, funeste furie, libre à nouveau,
Vit Upanos se coucher sur elle, de cette
Union néfaste et terrible naquit
Négedeth le «Noir Roi» , qui apposant son sceau
Sur les flancs d'Héliadan, condamna à la mort
Créatures et êtres à venir, ceux qui
Bien plus tard, parcourront, au Second Âge d'Or,
Conduits par des Héros, les contrées d'Hélendi.
Assaillie, sans défense,
Recueillit ses filles, au bel Étan confia
Son fils tentant de la protéger arc en main.
Et Lukiwè contre Négedeth guerroya,
La lutte indécise plus de mille ans resta.
Le Ciel d'azur face à Upanos s'éleva,
Érébion la sombre, Héliadan agressa,
Aïon l'Archer, ses flèches d'airain décocha
Brisant les assauts des Titans aux noirs cheveux.
Enfin revint, clôturant la joute des dieux.
Aucun bruit, nul souffle sous la voûte céleste,
Seulement cinq jeunes orphelins et
Issue d'Héliadan abusée par Négedeth.
Longtemps Aïon et ses sœurs leur père cherchèrent,
Jusqu'aux bords des limbes ils crièrent leur amour
À Lukiwé victorieux, devenu Éther :
Coupole protectrice d'Étan, d'Héliadan,
Les abritant des désirs des démons grondant,
Et de la succession des Âges s'éclipsant.
Terre seule ne devait plus porter d'enfant.
Le grand Créateur disparut, le bel Étan
Triste, versa de nombreuses larmes d'argent,
Qui donnèrent naissance, Héliadan couvrant
À Thala'ky «la mer d'azur aux colliers d'or» ;
Ainsi naquit la reine des «Grands Immortels» ,
Qu'elle conçut en la couche du divin Aïon,
Qui , proposant la paix aux fils d'Érébion,
Les Titans, leur maria ses sœurs aux voix de miel.
Il me reste à conter d'autres choses encore…