"Retour en Terre du Milieu"
Série de poèmes inspirés par l'univers littéraire de Tolkien. Une sorte de réécriture versifiée des évènements ou sagas écrits par l'auteur d'origine, à laquelle s'ajoutent des épisodes originaux ou détournés.
Une sorte d'uchronie poétique en Terre du Milieu.
Uchronie : dans la fiction, l’uchronie est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé. ..
Osgiliath
Osgiliath
Baignée par les eaux du puissant fleuve Anduin
Sur les rives fertiles de champs verts et blonds,
S’élève une cité au génie fécond :
Osgiliath, régie par de puissants souverains.
Ses hautes, puissantes murailles de pierres
Abritent peuples et nobles en leurs palais
Ses tours d’argents de vaillants soldats aux aguets
Des dangers, des orcs, des gobelins qui errent.
Blanche Osgiliath, la cité des rois du Gondor
Dont le cœur est l’héritage de Valinor,
Du royaume des Hommes, jadis englouti :
L’Arbre blanc, symbole de cette royauté
Toujours s’élevant, résistant face à l’honni ;
Au grand Oeil flamboyant, au Mordor éveillé
L'assaut
L’assaut
Les hideuses et noires légions s’avancent
Sous les obscures nuées au ciel assemblées
Que le grand Œil vomit du Mordor, enflammé :
Cris, crocs et lames, vagues de malfaisances.
Sous les hauts murs de la cité blanche assiégée
Des rangs ténébreux vocifèrent et hurlent
Leur haine des Hommes, détruisent et brûlent
Murailles, portes, tours, assoiffés de revanche.
De l’Ouest pourtant un lumineux espoir renait
Sauron redoute que l’épée qui le blessait
A nouveau ne soit portée par un héritier
Des rois antiques. S’embrase la forge elfique
Ressoudant les éclats de celle crue brisée,
Qui sera brandie par un seigneur héroïque.
Le Magicien Blanc
Le Magicien Blanc
Il y a un domaine au sud des Monts brumeux
Edifié par Numénor aux temps anciens,
Un vaste cercle de pierre aux jardins nombreux,
Duquel s’élève une aiguille noire, une tour
Indestructible aux sombres flancs lisses et froids,
Vestige des rois de l’Ouest aux riches atours.
Ici s’est établi, en cet antique lieu
Le plus sage des vénérables Istari :
Saroumane le Blanc, aux conseils judicieux,
Assistant et guidant les seigneurs et les rois,
Dont les paroles toujours pleines de mesure
Sur tous les autres mages ont force de loi.
Il parle avec Sylvebarbe sous le couvert
Des verts feuillages de Fangorn, avec les Elfes
Sous les arches d’Imladris, dans les clairières
De l’Isengard, Gandalf le Gris à ses côtés,
Dans les si hautes salles de pierre et de bois
Dans l’ombre des rois mortels aux trônes dorés.
Le Destin des fils d'Eorl
Le Destin des fils d’Eorl
Voici le domaine d’opulentes plaines,
Où prospèrent de magnifiques destriers,
Landes battues par le vent, mais que l’Isen baigne.
Son cœur est un vert joyau de fertiles prés,
Bordant les flancs des froides Montagnes Blanches
Et Fangorn l’antique forêt aux vivantes branches.
Son âme est le château doré de Méduseld.
Havre resplendissant d’un éclat irréel
Sous les monts couronnés de neiges éternelles.
C’est à travers les vastes et vertes prairies
Que s’élancent de très vaillantes chevauchées
Dont les arcs, les épées et les cœurs endurcis,
De blonds et farouches cavaliers et lanciers,
Ont brisé de l’Isengard les furieux assauts :
Les Rohirrims, du Gondor alliers et vassaux.
Le Mordor effondré, s’élève le Rohan
D’immaculées et délicates fleurs couronnent
Les tertres de Théoden et des rois d’antan,
Les terres ensemencées des récoltes donnent
Et la noirceur du deuil et du déclin cède
Le pas à la lumière d’une gloire nouvelle.
Les bourgs renaissent et la Passe du Rohan
S’orne de forteresses, d’Orthanc, les gardiennes,
Tandis qu’Edoras se renforce, cœur battant
Du fief du roi Eomer, fait désormais sienne
D’Emnet, les si vastes étendues herbeuses,
La paisible Entwäsh et ses courbes sinueuses.
Et dans cette région «d’Entre les Fleuves» aux
Lisières des trois grandes forêts, et que borne
Le grand et puissant Anduin, s’élancent tréteaux,
Arches de pierres ou délicates colonnes :
Une nouvelle alliance s’y bâtit, s’y scelle
Entre fils d’Eorl, sujets de Galadriel,
De Thranduil, d’Elrond, sur cette terre restés,
Entre la bannière à la monture cabrée
Et celles de feuilles ou d’étoiles brodées.
Ode aux Seigneurs de l’Ouest
Ode aux Seigneurs de l’Ouest
Créature céleste de Manwë le héraut,
Ne vois-tu pas ces guerres et tous ces fracas
Torturant peuples et contrées de cette terre ?
Ô messager de l’Ouest, écoute nos prières
Transmets aux grands Valars les tourments d’ici-bas,
Traverse les mers informe Eru, le Très haut.
Les domaines des Elfes s’épuisent et leurs cœurs
Voguent en direction des Terres Immortelles.
Seuls persistent, la rancœur en la Noire Forêt
De Thranduil, de n’avoir percé les vers de traits
Des plus vengeurs, la magie de Galadriel
La sagesse d’Elrond en la Dernière Demeure.
Le Silmarillion, quête des Elfes, engendrant
De si nombreux conflits contre Melkor l’honni,
Au Troisième Âge en Orient s’ouvre une nouvelle
Epopée pour tous les fils de Durin, l’étoile
De Thraïn : l’Arkenstone, les trésors par Smaug ravis :
Trône d’or brûlant et mithrill étincelant.
Des hommes le salut viendrait-il ? Peuple mortel
Aisément corruptible duquel furent issus
Les neuf noirs Nazguls, de l’Unique, serviteurs.
Rohan, Gondor, tous ont sombré dans la torpeur.
La gloire des rois d’antan semble révolue.
Nos vœux volent vers toi Gwaihir, seigneur du ciel…
Se pourrait-il que d’une poignée d’argonautes,
De héros anonymes et d’hommes sans ban
De princes reclus dans l’ombre de leurs pères
Et aïeux, de cœurs simples cultivant la terre,
S’élèverait alors l’espoir, brise puis vent,
Brisant le pouvoir de puissances plus hautes ?
Aigle, par les fenêtres du Poney Fringant
Vois-tu l’éclat bleu de Dard, la lame trouvée ?
Perçois-tu d’Aragorn, les pensées et les doutes,
Légolas et ses émissaires sur la route
De Fontcombe ? Entends-tu Gimli harnaché
De cuir, d’acier, de mailles vers ce lieu marchant ?
Ô Gwaihir si sombres s’avanceraient les jours
A venir, en cette vaste terre commune
Qui porte les Elfes, les Nains et les Humains
Et puis tous les autres peuples, si à la main
Du Seigneur Sombre du Mordor toutes les runes
Gravées sur l’Unique paraissaient au grand jour !