L'atelier du Sanctuaire

L'atelier du Sanctuaire

Divers poèmes


Des cendres de jadis

Des cendres de jadis

 

Désormais, il est là ce temps si effarant

Où tous se bousculent, basculent corrompus

Et inconscients vers le chaos et l'inconnu

D'où peuvent renaître l'honni et l'effrayant.

 

Dans la tristesse et la pénombre de ce jour

Alors que couvent les nuages et l'orage

Je me prends à rêver à un tout autre ciel

Et sous lequel renaîtrait un monde irréel.

 

Une porte ouverte vers un monde enchanteur

L'éclaircie viendra-t-elle de cet imaginaire ?

De ces univers tant de fois condamnés ?

De ces grimoires antiques cadenassés ?

 

Que se déploient nos ailes diaphanes dorées

De plumes immaculées, de cuirs azurées

Que vienne ce royaume tant de fois rêvé

Par nous, les hommes, et pourtant si redouté.

 

Que revivent les fées, les nains et les gnomes

Les elfes, les sorcières aux dons redoutés

Que se dressent les esprits des forêts, des eaux

Et les arches moussues par les siècles rongées.

Arda, Narnia... Toutes irréelles contrées,

Empires de contes, de mythes oubliés.

Entités légendaires, vers nous revenez

Ne restez plus dans nos songes emprisonnées.

 

 


22/09/2020


Raisons et sentiments... La jeune fille aux remparts.

Raisons et sentiments… La jeune fille aux remparts

 

 

Bien au-delà des Monts du Bélier

Et de leurs brumes parfois si nauséeuses

S’ouvre une vallée enchanteresse et rieuse

Que seul un grave et puissant lion sait garder.

 

Serait-ce de ce levant que viendrait l’espoir ?

Plus doux qu’un alizée, plus fertile

Que le fleuve qui serpente au soir,

Qui baigne les remparts de ma ville

 

 

Bien au-delà des Monts du Bélier

Chevauche l’héritier d’une antique lignée

De guerriers vifs, braves et querelleurs,

Portant leur nom à défaut d’être échevelé

Pour qui la chute du jour est une douleur

Craignant d’aimer, à nouveau d’être aimé.

 

L’occident sera-t-il pour lui signe d’espoir ?

Où se dresse une blanche citadelle

Froid réceptacle où survivent d’autres mémoires ?

Une cité aux murs d’or et d’azur, qu’enserrent

Fleuve, bois, monts, blanche citadelle, la voir

Vous émeut ; et pourtant c’est ici que seule j’erre

Dans les rues, les années, embrouillant mon histoire.

 

 

Je le connais si peu ce jeune souverain

Est-il si charmant ? Pressé pas ses courtisans ?

Vaquant sous les ors, de soirées en festins ?

Ou bien simplement paré d’un anneau d’argent

Se contente-t-il de l’éclat du firmament ?

 

Je n’ai ni or, ni titre, mais l’aurore pour seule

Compagne, les étoiles pour seules suivantes,

Point de tiare, de pourpre, un cristal pour seule

Parure. Les forêts, l’eau le vent me contentent

Comme lui parée d’un anneau d’argent

Comme lui j’observe le firmament.

 

 

Qui es-tu ? Qui suis-je vraiment ?

Quelques vers valent-ils de longs discours ?

Pour exprimer des pensées, de brefs sentiments ?

 

Suffit-il d’échanger de tendres serments,

Afin que deux êtres entrevoient d’heureux jours ?

Qu’il est lourd d’ouvrir son cœur rien qu’un seul instant…

 

Marcher de concert l’un vers l’autre un seul moment,

N’augure pas d’éternité, pas même de toujours,

Mais un délice que nul ne saurait donner

Qu’il soit un dieu ou le meilleur des amants.


19/06/2011


Au commencement du monde

Au commencement du monde

 

«Je te vois, tu es belle,

Tu quittes ta robe de bure,

Et dans l’étang, lentement tu descends,

Déliant tes boucles brunes, coulant

Au bas de tes reins, le long d’un dos blanc

Ton corps svelte, tes seins d’albâtre…

Modèle de perfection.

 

 

- Caché. Te voilà sortant des fourrés,

Et d’eau je feins de me vêtir,

Lentement, tu t’approches,

Au bord de l’eau t’arrêtes.

Mais que veux-tu donc prendre ?

De richesses je n’ai, je vois

Ce que veulent tes yeux, ce que tu veux.»

 

 

Elle sort alors de l’eau. Lui se rapproche.

Leurs doigts se frôlent, leurs lèvres se touchent.

 

«Je te reconnais ma vierge farouche.

- Tandis que moi je t’avais pressenti.

- Gabriel tu m’adores, mais ton maître ?

- Comme le tien, seigneur de l’âme, non du cœur »

 

Fiévreusement, leur corps, se lient, se mêlent,

Dans un déluge de plumes, d’écailles, d’ailes…


15/06/2011


La clé du Songe

La clé du songe

 

 

Je me souviens avoir fait, la nuit dernière,

Un rêve merveilleux, un songe du futur.

 

... Perdu au milieu d'un désert de sable blanc,

Je fus alors sauvé par un groupe d'enfants,

Souriant, en selles sur d'étranges montures :

De gros mammifères velus bardés de fer.

Installé sur le dos d'un de ces animaux,

Je partis donc avec ces jeunes cavaliers.

Nous traversâmes des vallées, puis des forêts ;

Intrigué, sans cesse je les interrogeais ;

" Patience, tu sauras en voyant la Cité ",

Me répondaient-ils toujours, ces drôles de marmots ...

 

Un jour je la vis, ce diamant de la terre,

Aux sublimes tourelles de verre et d'argent ;

Ses rues opulentes, à ma vue s'étalaient ;

Des gens heureux, de toutes les nations, allaient

Et venaient, chacun à sa besogne vaquant,

Ou aidant son prochain de diverses manières.

Ce monde m'était inconnu ; et étonné

D'y voir une si grande harmonie : sans profit

Et sans haine, ni misère ... à un vieillard

Je demandai, par quel stratagème et quel art,

Un monde idyllique, parfait comme celui-ci,

Existait.

Il ne tient qu'à toi de le créer

Avec l'aide du reste de l'humanité ;

Ce monde est une réalité pour nous tous,

Dans ton siècle, ce n'est encore qu'une utopie ...

Que s'ouvre grand ton coeur et consacre ta vie

À répandre le Bien en souvenir de nous ;

Construis dans le réel ce que tu as rêvé ... "

 

 

(écrit en 1999, et publié en 2000, Les poètes de l'An 2000, recueil sous la direction de Jacques Charpentreau, Collection Fleur d'encre, Livre de Poche Jeunesse, Hachette Livre, 2000)

 

Ce poème a même été sujet de brevet, si c'est pas malheureux de voir ça ! En tous les cas c'est très drôle et flatteur aussi !

 

http://marc.ne.free.fr/lacledusonge.htm


23/08/2006


Il y a longtemps...

Une voix cristalline a brisé le silence

D'un cœur esseulé, muré dans l'absence.

Ses yeux d'Océan sont une fenêtre ouverte ;

Un simple de ses regards vaut toutes les découvertes.

 

 

C'est une fée qui m'a enchanté :

Doux rayon de lune dans la nuit désertée

Par les astres ; elle me sourit parfois ;

Je la regarde, lui parle : de tout et n'importe quoi,

 

 

Sans vraiment lui dévoiler ma pensée, ni lui

Demander les siennes. Je la fuis et la poursuis

Inlassablement, ne sachant que faire.

 

 

Un soir pourtant j'oserai. Face au soleil couchant

Dans sa lumière d'or, alors que se lève la lune d'argent,

Genou à terre, livrerai les secrets de mon âme

À la Belle aux yeux d'Océan.

 


10/11/2005