La raison du plus fort - Avril 2025
Aujourd’hui, Mme Pétronille propose à ses élèves une nouvelle poésie, une fable plus précisément, celle du loup et de l’agneau, écrite par Jean de la Fontaine.
Les élèves l’écoutent attentivement, il y est question d’un loup qui mange un innocent agneau après l’avoir accusé de plusieurs choses.
Le loup sermonne d’abord le pauvre petit animal et lui dit qu’à cause de lui l’eau de la rivière est troublée et qu’il ne peut plus boire une eau claire. L’agneau se défend, prouve sa bonne foi en expliquant qu’il se désaltère très loin du loup, et qu’il ne le gêne pas.
Le loup l’accuse ensuite d’avoir dit du mal de lui l’année d’avant et d’avoir été irrespectueux, mais le petit agneau n’était même pas né à cette période.
Enfin il explique que de toute façon, les agneaux et les moutons, sans oublier les bergers et leurs chiens lui rendent la vie impossible.
Pur conclure la conversation, l’animal sauvage se jette sur l’agneau et l’emporte pour le dévorer dans la forêt.
Pierre l’un des élèves semble attristé et surtout ne comprend pas très bien pourquoi cette fable se finit aussi mal : « D’habitude les poésies sont plus joyeuses… ».
La maîtresse explique qu’une fable est un type bien précis de texte. A l’époque où elle a été écrite, il était compliqué de critiquer par exemple le roi ou les nobles ou leurs comportements inacceptables, et c’est pour cela que Jean de la Fontaine mettait en scène des animaux.
Après quelques instants, les élèves posent de nombreuses questions.
« Maitresse, pourquoi est-ce que la fable commence par la raison du plus fort est toujours la meilleure ?
- Le loup est le plus fort de l’histoire ? C’est bien cela ?
- Pourtant il accuse l’agneau à tort et finit par le manger. Pourquoi avoir trouvé autant d’excuses ?
- Il n’avait qu’à le manger immédiatement !
- Cela veut dire que si on est fort on a forcément raison et que l’on a tous les droits ? »
Mme Pétronille explique la morale de cette histoire contenue dans la phrase débutant la fable. L’auteur voulait expliquer que nombre de comportements inacceptables de son époque comme l’exploitation de la misère par les riches, les procès qui donnaient raisons aux nobles et aux puissants étaient nombreux.
Ce n’était pas toujours la justice qui l’emportait, mais plutôt le pouvoir et la richesse. À l’époque, l’auteur ne pouvait pas dire franchement que tous ces comportements l’horrifiaient et le mettaient en colère, ainsi il espérait instruire les hommes, les amener au changement en mettant en scène des animaux.
Malgré les explications de la maîtresse, certains élèves se posent encore beaucoup de questions.
« Est-ce encore comme ça de nos jours ? S’inquiète alors Paul.
- Pas trop en Suisse, mais dans d’autres pays, ça existe sûrement, ajoute Théodore, un autre élève.
- Effectivement, dans de nombreuses situations des gens puissants ou riches, des dirigeants de certains pays abusent de leur pouvoir et se comportent comme le loup de la fable… » Soupire Mme Pétronille.
Illustrateur :
Matthieu Paillard
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